DAVID ESQUIVEL

David Esquivel a cette implication passionnée que l’on remarque chez les grands de l’histoire de l’art. Son oeuvre est son quotidien, chaque jour il travaille sur sa pratique, en avançant ses commandes, en préparant des projets. Il synthétise des images mentales, les passe au filtre de ses « formes-mots », c’est un équilibriste entre figuration et abstraction.

Il entretient un lien intime avec ses formes. Il décline et manipule son langage à l’infini de l’espace. Evidemment, on pense à une citation de Joan Miro : « J’essaie d’appliquer des couleurs comme des mots qui façonnent des poèmes, comme des notes qui façonnent de la musique. » Oui, David Esquivel a du Miro mais pas que.

Le paysage est la base de son travail, il part du réel et l’emmène vers l’imaginaire. Le regardeur part donc de l’imaginaire de David Esquivel pour retourner vers le réel. Les titres des oeuvres de David Esquivel servent d’ailleurs de marqueurs géographiques en indiquant le lieu à l’origine de l’image. Les nuages de couleurs, de formes et de composition sont préalablement esquissés sur papier avant d’être peints sur la toile. Il vient la préparer avec une légère teinte brune qui rappelle le bois, cet espace chromatique ainsi formé, vient servir de lieu d’habitation à sa composition. L’utilisation de l’acrylique permet cette intensité de couleur et cette liberté dans la forme. Les perspectives sont faites par des ombrages et des superpositions de plans. Il y a là des paysages vivants que le regard arpente joyeusement.

Il a su élaborer une poétique qui lui est propre, c’est le regard de l’enfance qui se prolonge malgré un environnement complexe. Sa bonne humeur naturelle est autant visible dans son oeuvre que dans son rapport au public.