FABIEN VIOLA

« Mon siècle, mon fauve qui osera te regarder dans les yeux », Ossip Mandelstam 

Cette citation marque profondément Fabien Viola. C’est grâce à l’étude de Giorgio Agamben qu’il a commencé à questionner la contemporanéité et ses enjeux.

La construction de genre de Fabien Viola se fait grâce à son travail artistique : en se mettant en scène et en explorant des univers sociaux et relationnels.

Son travail dialogue avec les époques, c’est une note bleue contemporaine, qui me touche par son aura mélancolique. Ses vidéos tentent de capter un présent insaisissable, elles sont teintées de cette esthétique propre à la VHS : un passé pas si lointain. L’image est fragile, s’accumule et voudrait devenir une peinture.

Il y a dans son travail la volonté de continuer quelque chose, de prolonger l’instant éphémère et de le sacraliser par tous les moyens pour y revenir. Ce retour à l’image est encore plus triste, car on ne jouit pas deux fois d’une même chose.

Dans l’oeuvre de Fabien Viola il y a l’idée de créer un souvenir parfait, un condensé sublimé d’une parcelle de temps, esthétique et violent.

Son travail évoque la douce frustration de ne pouvoir tout vivre pleinement. La caméra devient cette mémoire de secours, cet oeil/autre qui peut dire plus, il remplace la langue qui ne dit rien.

La tentative de sacralisation du souvenir passe par une esthétisation du quotidien : la caméra VHS est là pour rendre l’image hors norme.