GUILLAUME PERUCHON

Guillaume Peruchon construit des images au sens propre : son travail est le fruit de recherches passionnées sur l’optique et le réel.
Ces solarographes qu’il construit et adapte selon l’environnement ne sont pas seulement des « appareils photographiques » mais de réels dispositifs sculpturaux et performatifs. Ces solarographes sont construits à partir de boîtes métalliques qu’il vient préparer et charger d’une feuille de papier photosensible. L’objectif est réduit à un simple trou de 0,2mm.
Ses mains de béton tenant les boîtes photosensibles sont autant de métaphore de l’acte de création : L’esprit pense, la main crée et la lumière active. Avec le travail de Guillaume Perruchon une forme en amène une autre. L’un devient deux. Le dispositif de création devient sculpture. La matière devient créatrice.

Guillaume Peruchon a également utilisé son visage afin de pouvoir accueillir ses boîtes photosensibles. Le résultat est aussi fascinant que perturbant : le dispositif est enfoncé dans sa
bouche grande ouverte et disposé en pleine nature. Ce moulage est ensuite détruit pour en extraire le film photosensible. Ce système est visible dans ses pièces intitulées « fragments de visages ».

Les images produites nous montrent le passage du soleil avec ces bandes blanches et nous confrontent à une réalité brute ou le photon est roi. Les rayons UV, selon les époques et les lieux de captation, modifient la chimie du papier photosensible et provoquent ces teintes acidulées. L’humidité ou la chaleur du lieu de captation influe également sur le grain et la texture de l’image. Vous remarquerez ces tâches circulaires qui sont créées par la condensation dans le solarographe : c’est toute la nature qui est en somme convoquée pour l’élaboration de ces images.

Cette démarche entre actes performatifs, sculpture et photographie prend racine dans l’intérêt qu’a l’artiste pour le folklore et l’ésotérisme. Son travail gravite autour de la notion de Lumière propre à la Kabbale juive et chrétienne.