MATHIEU ARFOUILLAUD

Mathieu Arfouillaud propose un dialogue avec l’histoire de l’art. Il a réfléchi à ce que pouvait être au XXIeme siècle « une fenêtre sur le monde » et cette question prend racine dans la conception d’Alberti de la peinture. Il sublime ces paysages du quotidien, ces bas-côtés que l’on traverse et que l’on oublie.

L’oeuvre de Mathieu Arfouillaud est une voie rapide vers ces espaces ambiguës, ces faux-semblants urbains. Il met en place une poésie contemporaine qui dérange autant qu’elle plaît. Il
rend visible une simulation, celle du naturel aux abords de nos villes et dans notre monde. Dans ses paysages il y a des bugs, quelque chose qui cloche et des réglages à faire.
Ses formats carrés ne sont pas sans rappeler le moyen format photographique et la composition avec ses lignes de force se voient soulignées par celui-ci. Les paysages s’inscrivent dans la
tradition des paysages français du XIXème siècle tout en étant bousculés par ce vocabulaire télévisuel et médiatique si cher au courant Post-internet.

Ses œuvres nous amènent à une étrangeté qui se caractérise par leurs titres même. Certaines lettres du mot « paysage » sont remplacées par d’autres signes proches visuellement :
« 4 » au lieu de « A « et « + » au lieu de « e ».
Il y a une dégradation du signifiant. Tout comme le signifié est lui-même dégradé et ramené à son état de modalité formelle : les paysages sont équivalents aux aplats unis et autres taches de couleurs.

Nous comprenons que le travail de Mathieu Arfouillaud se base sur l’exploration du sujet et de ses effets à travers la série et la répétition : #1, #2, #3, #4… C’est alors que chaque question
résolue, tout du moins plastiquement, amène le peintre vers une nouvelle problématique.